Aujourd’hui, je réponds à la question qu’un jeune participant m’a posé :
comment réagir quand on a été déçu ?

Il y a quelques temps, j’ai mis en place des partenariats et j’ai donc échangé avec un certain nombre de personnes pour identifier les partenaires avec lesquels je souhaitais travailler. Ceux que je n’ai pas retenu ont eu des réactions très variées, allant de « Eh bien, c’est dommage, vous n’aurez pas la chance de travailler avec moi » à « Je suis déçu.e, j’avais vraiment envie de travailler avec vous, sachez que je reste ouvert.e, que nous pouvons revoir les choses et que vous pouvez revenir vers moi à l’avenir ».
Ces 2 formulations expriment au fond la même chose. Mais dans le 1er cas cela me confirme que je ne travaillerai pas avec cette personne. Alors que dans l’autre cas, j’attends avec impatience la prochaine opportunité de revenir vers cette personne.
Je vous partage un exemple qui a été particulièrement marquant dans ce cadre-là. Une personne m’a exprimé sa surprise de ne pas avoir été retenue, alors je lui ai proposé de prendre un moment pour répondre à ses questions et lui apporter les réponses dont elle avait besoin. La personne a saisi cette occasion, mais pendant l’entretien, elle a principalement partagé son point de vue et la manière dont elle avait perçu les choses. Elle m’a également formulé de nombreux reproches concernant ma façon de fonctionner.
Cela m’interroge beaucoup. Au-delà du fait que la personne n’a pas respecté le deal, le cadre de l’entretien, je m’interroge sur l’intérêt de ce comportement compte tenu des conséquences. Les conséquences pour moi sont que je ne travaillerai pas avec cette personne, car cela ne me donne pas envie. En ce qui concerne l’intérêt de cette démarche pour la personne en question, je peux imaginer qu’elle ait eu un intérêt à court terme, peut-être libérateur, en exprimant ce qu’elle avait sur le cœur, en déversant tout ce qu’elle avait à dire. Cependant, à moyen ou long terme, je ne parviens pas à voir quel intérêt cela pourrait avoir. Contrairement à ce que j’avais imaginé, si la personne m’avait posé des questions pour mieux comprendre ce qui s’était passé, afin d’obtenir des éléments de réponse qui l’aideraient ensuite à ajuster sa
posture, sa présentation et ses choix de contacts, alors elle aurait pu en tirer parti sur le long terme.
Alors je vous invite vraiment, quand vous êtes déçus, contrariés, mécontents de quelque chose, à bien prendre le temps de ne pas réagir à chaud. Prenez le temps d’identifier comment vous allez aborder la personne et quels bénéfices cela va générer, à la fois pour vous et pour elle, à court terme et à long terme. Faites ce choix en conscience, en tenant compte de ce que vous allez dire et de ce que cela va provoquer.
Pour terminer, je vous partage ma méthode en 2 étapes :
- Tout d’abord, j’ai besoin de libérer ce que j’ai sur le cœur. Et dans une logique à très court terme, il est important que je puisse exprimer mon mécontentement, mes reproches et mes critiques, qui sont souvent dirigés vers la personne plutôt que vers moi-même. Cependant, je ne le fais surtout pas à la personne concernée, je le fais avec une tierce personne non concernée par la situation, ou avec moi-même en l’écrivant pour me libérer de tout ça.
- Une fois que je me suis déchargée, je peux me tourner vers quelque chose de plus constructif. Qu’est-ce que je souhaite tirer de cette situation, quels sont les éléments dont j’ai besoin, ceux que je suis prête à partager et ceux pour lesquels j’ai besoin de réponses pour pouvoir avancer et grandir grâce à cette expérience ? Seulement à ce moment-là, je prends le temps de réfléchir à la façon dont je vais formuler les choses et je peux ensuite revenir vers la personne concernée.