Échangez à partir des faits

C’est quoi un fait ? Pourquoi c’est tellement important de nous baser sur des faits dans nos conversations ?

Un fait, c’est la description neutre, objective, factuelle d’une situation, d’une réalité qui s’est présentée à nous. On intègre un fait par l’un de nos 5 sens, souvent la vue ou l’ouïe.

Par exemple, si je dis cette image est jolie ou apaisante, je ne suis pas dans quelque chose de neutre : j’interprète, j’analyse mon ressenti par rapport à ce visuel.

Un fait sera quelque chose de neutre : si je demande à 1000 personnes si elles ont vu / entendu la même chose que moi, ces 1000 personnes décriront la même chose.

Par exemple, cette image représente un arbre avec des feuilles de différentes couleurs, et le fond est violet.

Avec un fait, on n’est pas sur une question de « majorité » : si je demande à autant de personnes que je veux, 100% diront la même chose, pas une seule ne dira différemment. Si une seule personne peut avoir un avis différent, c’est que ce n’est pas un fait mais plutôt une opinion.

Une autre astuce pour vérifier que c’est bien un fait, c’est d’utiliser la « caméra » : la caméra va restituer les images et le son de manière neutre et objective. Sinon c’est une interprétation.

Voici un exemple un peu plus subtil sur cette image : si je dis que cet arbre a beaucoup de couleurs, ou qu’il y a beaucoup de feuilles, je suis dans l’interprétation : pour moi c’est beaucoup, peut-être que pour quelqu’un d’autre ce ne sera pas beaucoup. Par contre si je compte et que je dis qu’il y a au moins 5 couleurs différentes, plus de 50 feuilles, alors c’est possible pour chacun d’observer la même chose.

Pourquoi est-ce si important cette subtilité et cette différence ?

Tout simplement parce que, contrairement aux faits, l’opinion est propre à chacun.

  • Si j’échange avec quelqu’un en partant de mon opinion, potentiellement cette personne peut avoir une opinion différente, donc on ne partira pas d’un point d’accord, voire même on peut partir d’un point de désaccord. Peut-être ce que je vais dire peut être désagréable, vexant, la personne peut le vivre comme un reproche.
  • Par contre, si je suis sur une observation neutre d’un élément extérieur à travers un fait, la personne ne verra aucun reproche et on ne peut qu’être d’accord sur cet élément de base de la discussion (souvenez-vous, tout le monde voit la même chose !).

J’illustre cela avec un dernier exemple : on est au restaurant d’entreprise, je m’adresse à la personne qui a préparé le repas de ce midi et je lui dis que j’observe que visiblement le repas de ce midi n’était pas très bon. Probablement ce n’est pas très agréable pour cette personne à recevoir. Si je choisis un fait pour illustrer cette opinion et que je dis à cette personne « ça fait 5 minutes que je suis à côté de la plonge, je vois les personnes qui ramènent leurs plateaux, et je constate que dans un plateau sur 2 il y a encore des restes de nourriture », c’est un élément factuel que la personne peut également observer et qui peut être une base pour échanger sur ce qui se passe.