
Voici une question qui m’a interrogée pendant un moment : « à quoi ça sert de penser aux problèmes des autres ? »
Drôle de question que je pose aujourd’hui !?
Cette question m’est venue en observant des gens qui partageaient des choses du style « oh la la qu’est ce que c’est dur ce que vit David en ce moment », « tu as vu ce qui arrive à Aurélie, c’est terrible », … Je m’interrogeais alors : « finalement qu’est-ce que ça apporte de se brancher sur ça ? » – mais cette pensée en déclenchait instantanément une autre : « mais enfin, ne pas le prendre en considération ça serait super égoïste : quand les autres on des problèmes, on ne va pas les ignorer ! »
Voici ma réponse : se brancher aux problèmes des autres, ça peut permettre de faire évoluer notre posture dans 3 axes.
Axe 1 : Soutenir la personne en difficulté
Prendre conscience de ce que vit l’autre va me permettre de le soutenir. Par exemple, je réalise que Daniel n’a pas le moral en ce moment, que c’est vraiment une période difficile pour lui… alors je vais lui proposer d’aller discuter pour qu’il puisse un peu vider son sac, et ça va lui faire du bien. Ce premier axe apporte simplement cela : lui faire du bien (et en plus, souvent, quand on fait du bien aux autres, ça fait du bien aussi à soi-même, donc ça fait du bien aux 2 !)
Axe 2 : Faire avancer ma vision de la vie
En prenant conscience de ce que vit l’autre, je ne vais pas forcément aller vers la personne pour la soutenir, mais par contre ça va m’aider à avancer dans ma vision de la vie, par exemple de la chance que j’ai en comparaison. Voici un exemple que nous avons vécu récemment : le confinement ! Au printemps 2020, prendre conscience lors des visios avec mes collègues parisiens qu’ils étaient confinés dans des appartements et ne sortaient plus dehors, m’a fait prendre conscience de la chance que j’avais d’être en maison, d’avoir un jardin et pouvoir profiter en directement de ce beau soleil !
Axe 3 : Soutenir d’autres personnes ayant des difficultés similaires
Le fait de prendre conscience de ce que vit l’autre ne va pas toujours me permettre d’aider l’autre et ne va pas nécessairement me faire avancer par rapport à moi-même… mais peut m’inciter à aider d’autres par effet miroir. Par exemple, je prends conscience qu’une personne est en situation de handicap et que c’est compliqué pour elle. Puis je croise dans la rue une autre personne en situation de handicap, alors cela va m’inciter à aider cette autre personne.
Et sinon ?
Dans ces 3 cas, le fait de m’être « branchée », d’avoir pris conscience, d’avoir pris le temps de mesurer la difficulté que vit l’autre, amènent un élément positif. Par contre, si cette démarche n’amène aucun de ces éléments positifs, alors j’en conclu que se brancher à la difficulté de l’autre, ça m’amène à moi du négatif, ça me plombe, sans que ça apporte du positif ailleurs ! Et je ne sais pas pour vous, mais moi je n’ai pas du tout envie de me brancher à ce qui me plombe ! J’ai plutôt envie de me brancher à ce qui me dynamise et ce qui me fait du bien !
Alors, depuis que j’ai pris conscience de tout ça, voici ce que j’essaie de faire : quand je prends conscience que quelqu’un vit quelque chose de difficile, je me pose la question « est ce que ça me permet d’évoluer dans l’une de ces 3 directions ou pas ? ». Et si la réponse est non, alors je fais le choix de ne pas rester branchée sur cette difficulté que vit l’autre. Certains peuvent penser que ce positionnement est égoïste, moi je ne crois pas que ce soit égoïste ! Au contraire : ça me permet à moi de me rebrancher sur du positif, de pouvoir ensuite rayonner ce positif et d’en faire profiter les gens autour de moi. Ainsi j’enclenche un cercle vertueux plutôt que cette dégringolade (quelqu’un ne va pas donc ça me plombe aussi et ainsi de suite…) J’aime mieux rayonner ce qui va bien autour de moi !