En 2025, les aidants familiaux ont été déclarés Grande Cause Nationale. Cette reconnaissance vient mettre en lumière une réalité vécue par plus de 11 millions de personnes en France : accompagner au quotidien un proche en perte d’autonomie, tout en poursuivant sa vie professionnelle.
Une problématique de société grandissante
Le manque de structures d’accueil et de soutien entraîne mécaniquement une augmentation des situations d’aidance. Or, dans la majorité des cas, l’aidant est encore en activité professionnelle.
Ces femmes et ces hommes jonglent donc entre leurs missions au travail et le rôle, souvent chronophage et émotionnellement exigeant, d’accompagner un parent âgé, un enfant en situation de handicap, ou un proche malade.
Ce double engagement entraîne une tension permanente :
pour l’aidant, qui doit trouver un équilibre entre responsabilités familiales et exigences professionnelles,
pour le N+1 (et plus largement l’employeur), qui fait face à des collaborateurs fatigués, parfois absents, et confrontés à une forte charge mentale.

Un équilibre précaire
Cette double charge crée une tension permanente. Pour l’aidant, c’est une course contre la montre, faite d’allers-retours, de nuits écourtées et de préoccupations constantes. Pour l’entreprise, c’est la nécessité de composer avec des collaborateurs moins disponibles, plus fatigués, parfois contraints de s’absenter.
Les conséquences sont multiples :
épuisement moral et physique des aidants,
difficultés de concentration et de performance au travail,
risques accrus d’absentéisme et de désorganisation dans les équipes.
Reconnaître pour avancer
L’aidance n’est pas qu’une affaire privée : elle devient un véritable sujet collectif. Pour les entreprises, elle représente un enjeu de management et de responsabilité sociale : comment accompagner ces collaborateurs dans leur rôle d’aidant sans fragiliser l’organisation ?
Déclarer l’aidance comme Grande Cause Nationale est une première étape. Mais au-delà de la reconnaissance, il s’agit d’un appel à repenser nos équilibres, entre vie professionnelle et vie personnelle, entre responsabilités individuelles et collectives.
Les aidants familiaux portent une charge immense. La société et le monde du travail ont désormais la responsabilité de leur donner la place, la reconnaissance et le soutien qu’ils méritent.
Quelles pistes pour avancer ?
Face à ce défi, plusieurs leviers existent pour soutenir les aidants et les entreprises qui les emploient :
le soutien des associations, qui proposent écoute, accompagnement psychologique, groupes de parole et relais d’information précieux,
des politiques RH adaptées, comme l’aménagement du temps de travail, le télétravail, ou la mise en place de congés spécifiques,
la formation, pour aider les aidants à préserver leur santé, identifier les dispositifs de répit ou de soutien financier, et pour outiller les managers dans l’accompagnement de ces situations,
la reconnaissance institutionnelle, avec des dispositifs publics renforcés pour alléger la charge des aidants.
Reconnaître et accompagner les aidants, c’est leur donner les moyens de tenir dans la durée tout en consolidant des collectifs de travail plus solidaires et résilients. C’est une responsabilité partagée, mais aussi une formidable opportunité d’humanité et de progrès social.